Un groupe de chercheurs de l’Université de Toronto (Canada) recommande de ne pas considérer l’obésité en tant que critère d’exclusion des patients souffrant d’une arthrite de la cheville en phase terminale (ACPT) pour une arthroplastie totale de la cheville (ATC).  En effet, leurs données montrent que l’ATC diminue la douleur et l’invalidité chez les patients obèses ou non, sans différence significative au niveau du taux de complication ou de reprise entre les deux groupes.  Les résultats de leur étude ont été présentés lors du congrès de l’AAOS, qui s’est tenu à la Nouvelle-Orléans (États-Unis).

Dans une étude de cohorte prospective, les chercheurs ont comparé l’issue des ATC chez 39 patients obèses (IMC ≥ 30) et 48 patients non obèses (IMC < 30) atteints d’ACPT.  Certaines publications disponibles dans la littérature médicale ont affirmé que l’obésité augmentait le risque de complications et compromettait l’issue des arthroplasties articulaires totales, mais la majorité de ces données étaient issues d’études sur l’arthroplastie de la hanche ou du genou.

Les patients, obèses et non obèses, ont été associés à des améliorations postopératoires significatives de la douleur et de l’invalidité causées par leur arthrose de la cheville, et des scores de la composante physique (CP) du questionnaire SF-36 (version abrégée).  Le groupe obèse a obtenu des scores préopératoires significativement inférieurs concernant la CP du SF-36, comparativement à la cohorte non obèse. Cependant, les chercheurs n’ont constaté aucune variation significativement différente entre les deux groupes au niveau de la douleur et de l’invalidité dues à l’arthrose de la cheville, et des scores CP du SF-36 pré et postopératoires. En outre, aucune variation significative des scores de la composante mentale du SF-36 n’a été observée dans les deux groupes.

Un patient non obèse a développé une infection profonde.  Des reprises pour descellement aseptique, défectuosité du composant ou mauvais positionnement se sont produites chez 17,1 % et 12,5 % des patients des groupes obèse et non obèse, respectivement. Les auteurs ont déclaré que leurs résultats démontrent que l’ATC constitue une option thérapeutique valable s’adressant à des patients atteints d’ACPT soigneusement sélectionnés, quel que soit leur IMC.