D’après la présentation effectuée lors du congrès annuel de l’American Academy of Orthopaedic Surgeons

Selon les résultats d’une étude de faible ampleur rapportés par une équipe de chercheurs de Columbus-New Albany (Ohio, États-Unis), la fixation primaire des fractures de fragilité de la cheville via une arthrodèse tibiotalocalcanéenne (TC) par enclouage semble constituer une option thérapeutique satisfaisante pour la cohorte à haut risque étudiée. Les fractures de fragilité de la cheville représentent un défi clinique en raison du capital osseux pauvre et de la précarité des tissus mous, ainsi que de la probabilité de comorbidités comme le diabète et la neuropathie périphérique. Le recours à une réduction ouverte avec fixation interne (ROFI) standard est associé à des complications significatives. Les résultats de l’arthrodèse tibiotalocalcanéenne par enclouage ont été présentés lors du congrès de l’AAOS, qui s’est tenu en mars à la Nouvelle-Orléans (États-Unis).

Les chercheurs ont évalué rétrospectivement huit patients traités par arthrodèse tibiotalocalcanéenne par enclouage rétrograde primaire, sans préparation des espaces articulaires, pour des fractures de fragilité du pilon tibial/de la cheville. Tous les patients étaient atteints de diabète et six d’entre eux présentaient une neuropathie sensorielle. Le suivi moyen était de 447 jours, la durée moyenne en salle d’opération, de 70,1 minutes, et la perte de sang moyenne, de 26,3 ml. Aucune infection superficielle n’a été observée. La survenue d’une infection profonde chez un patient présentant une fracture ouverte a mené au retrait du clou et à son remplacement par un clou avec revêtement antibiotique. Lors de la dernière visite de suivi, ce patient ne pouvait pas supporter de poids et la fracture dont il souffrait n’était pas consolidée.

Les fractures des sept autres patients se sont consolidées au bout de 18 semaines, en moyenne, avec un alignement adéquat. Ces patients ont pu supporter du poids 8,6 semaines (durée moyenne) après la chirurgie. Quatre patients ont pu retrouver leur statut ambulatoire pré-opératoire. Un cas d’échec implantaire impliquant un clou rompu a été observé un peu plus d’un an après le traitement. Selon les auteurs, il serait utile de procéder à des essais randomisés, prospectifs et de grande ampleur, afin de comparer ce traitement à une ROFI standard.